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N°28 : LE SCULPTEUR ALEXANDRE CALLEDE (1899-1980) ENFANT DE MORCENX

Dernière mise à jour : 20 oct. 2024




Au panthéon des personnalités morcenaises devrait figurer Alexandre Callède, né le 16 août 1899 à la métairie de « Paratge » située à côté du passage à niveau de la route reliant Morcenx-Bourg à Garosse et décédé en 1980. Enfant d’un père gemmeur de modeste condition et d’une mère cultivatrice mais passionnée de coûture, le jeune Alexandre est scolarisé à l’école de la gare et y décroche son certificat d’étude. Son instituteur remarque son talent artistique. Trois ans après la séparation avec son mari, la maman Mélina décide d’amener Alexandre et Jeanette sa jeune soeur découvrir la vie moderne de la grande ville en s’installant à Talence puis Bordeaux. Rêvant de devenir artiste peintre, Alexandre commence un apprentissage de sculpture sur bois chez le sculpteur Vidal. Il intègre ensuite l’atelier Guibert dont le patron lui conseille de s’inscrire à l’école des beaux-arts et des arts décoratifs. En juillet 1919, Alexandre termine les beaux-arts et intègre l’atelier Courbatère-Tuffet qui fut son professeur. Il obtient deux premiers prix de sculpture pour l’année 1918/1919. Dans le même temps, Alexandre se présente au conseil de révision mais jugé de trop faible constitution, il est déclaré ajourné. Il décide alors de faire du sport de haut niveau. En 1921, il décroche la médaille de vice-champion de France de saut en hauteur ! Il sera freiné dans ses élans sportifs par ses obligations professionnelles. En 1923 sa soeur Jeanette s’installe en qualité de modiste dans un spacieux atelier de couture-salon d’essayage avec comme principales clientes des morcenaises comme l’épouse du banquier Delvaille ou encore madame Maloucaze. Alexandre poursuit sa découverte artistique et intègre à Paris l’atelier de Pierre Séguin. Entre 1925 et 1929, il multiplie sa participation à des expositions (Société des Amis des Arts de Bordeaux, Salon Art et Décoration de Bordeaux, Salon des Artistes indépendants…). En 1929, l’artiste revient sur Bordeaux pour être au plus près de Jeannette atteinte de tuberculose. Ils se rendront sur les fontaines miraculeuses des Landes mais le jeune fille décède en septembre.


Entre 1925 et 1937, l’artiste se spécialise dans la sculpture animalière réaliste ou stylisée ( plus de 170 productions originales en terre cuite, en pierre reconstituée puis en bronze) mais ce sont des bustes qui vont faire sa notoriété. En 1930, pour le Salon des Artistes français il expose un Torse de jeune femme en bois remarqué par la critique y compris internationale. Il reçoit des propositions mais reste auprès de sa mère à Bordeaux. Commence alors une période de doute jusqu’à la réalisation de deux « Têtes » en bois : un portait de sa mère « Tête de Landaise » et son autoportrait « You ». Il obtient une médaille de Bronze au Salon des Artistes français de 1938. En octobre 1942, alors que l’Etat achète le « Torse de jeune fille Foulbé » pour le donner au Musée de Bordeaux, Alexandre devient chef d’atelier - professeur de sculpture statutaire à l’école des beaux-Arts, poste qu’il occupera pendant 30 ans. Marié en 1949 et bientôt père de famille, l’artiste continue à se rendre dans les Landes pour visiter sa famille maternelle sans toutefois voir son père toujours installé à Morcenx. En 1958, alors qu’il effectue une présence discrète au vernissage de l’exposition de ses contemporains Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan dont il assume une proximité artistique, il est aussi récompensé par la médaille d’Or au Salon des Artistes français. La critique Irénée Mauget écrira : « ce prestigieux landais… Sa science et son art de travailler la pierre ou le bois lui donnent l’une des premières places parmi les sculpteurs contemporains ». Son rêve inassouvi ? Exposer dans les Landes aux côtés des deux maîtres de la sculpture figurative moderne. En 1965, André Malraux, Ministre des affaires culturelles reconnait le travail de l’artiste. Les années suivantes, il collectionne des médailles, devient membre de jurys et honore plusieurs commandes institutionnelles.


Confronté à de nombreux renoncements mais emprunt toujours d’un grand optimisme, l’artiste n’a jamais oublié ses attaches morcenaises d’après son fils Jean-Paul Callède qui écrit dans le bulletin des Amis du Brassenx : « L’attachement d’Alexandre à son cadre de vie familier est réel. On le retrouve dans des dessins d’enfance qui, années après années, reproduisent des scènes ou des paysages familiers de la lande : un laboureur, un berger monté sur des échasses gardant quelques moutons dans un lieu désertique, à proximité d’une lagune. Ou encore des représentations familiales : sa mère endormie et le petit chien Kiki qui fixe l’artiste en herbe, la maison du Coucut… Des études de fleurs ou de fruits… un autoportrait au crayon…Il se souvenait également que, dans son enfance, le coiffeur de Morcenx possédait un perroquet qui parlait… »

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