N°35 : PETIT TOUR A MORCENX-BOURG
- La Nouvelle Morcenx
- 1 déc. 2024
- 3 min de lecture

Aux origines de Morcenx… il y a Morcenx-Bourg.
Rendez-vous est pris sur la place centrale au pied de la croix, qui rappelle qu’à cet endroit s’édifiait l’ancienne église d’une capacité de 600 personnes, partiellement effondrée en 1850, et définitivement condamnée neuf ans plus tard. Déjà en 1740, l’évêque d’Acqs en visite à l’église paroissiale constate le mauvais état du mur-clocher.
En 1859, Bertrand Aubin Malet, le maire de Morcenx-Bourg décide de construire une nouvelle église baptisée « église Saint-Pierre » dont les travaux commenceront en 1861 pour une durée de deux ans et un coût de 54.800 francs. Elle sera installée sur la parcelle de la maison d’Argelosse que l’on sacrifie. Le projet est dessiné par l’architecte départemental Alexandre Ozanne associé à l’architecte bordelais Gustave Alaux. L’édifice de style néogothique « sanctus Petrus de Morcencz » se compose d'une nef et de deux bas-côtés de quatre travées chacun. La nef centrale débouche sur une abside à trois pans flanquée d'une sacristie au nord. La façade ouest est marquée d'un clocher-porche, en pierre de taille, épaulé d'une tourelle et couronné de pignons contigus et d'une flèche octogonale en maçonnerie. L'église est percée de toutes parts de fenêtres en arc brisé, et étayée de contreforts talutés. Du grand parvis de l’édifice on peut apercevoir l’étendue de la place et le splendide château d’Agès construit au 12ième siècle.
Lorsque l’église Saint-Pierre est ouverte… ce qui n’est pas souvent le cas, vous pouvez découvrir de vrais trésors… Rappelons à cette occasion que l’église n’est pas la maison de dieu, mais la maison du peuple dans laquelle Dieu se rend présent selon la conviction de l’architecte Jean-Marie Duthilleul, largement partagée par une majorité de croyants.
A l’intérieur de l’église on peut admirer un ostensoir offert par l’empereur Napoléon III pour l’église de Morcenx-Bourg afin de récompenser la ville pour ses efforts de développement économique et industriel. En bronze, argent et laiton cet objet remarquable représente le Saint-Esprit, orné d’une colombe, d’une croix et d’un ange. Il a été réalisé par l’orfèvre parisien Place Poussielgue-Rusand en 1860. On peut aussi admirer la statue de Saint-Michel, sculpture en bois dorée à la feuille d’or qui provient de la chapelle de Cornalis, restaurée en 2001. Selon la légende, cette sculpture aurait été cachée durant la Révolution dans des broussailles. Découverte par hasard par un chevrier, elle trouve sa place dans la nouvelle église. On trouve aussi un tableau commémoratif des morts de la guerre 14-18, édifié en 1920 en marbre blanc. Enfin, plusieurs vitraux exécutés par les frères Goussard de Condom méritent notre attention. Celui de Saint-Pierre, prince des apôtres est représenté avec une clé céleste (en or), une clé terrestre (en argent) pour ouvrir et fermer les portes du Paradis. Celui de Saint-Vincent de Paul, landais, patron des œuvres charitables. Celui de Saint-Bernard qui prend les traits du donateur-maire de Morcenx. Celui de Saint-Michel Archange et prince de la milice terrestre, muni d’une lance, terrassant le dragon. Enfin, celui de Saint-Jean l’Evangéliste « bien aimé du Seigneur » représenté par un basilic, reptile légendaire coq et serpent dont la morsure est fatale à la victime.
En 2023, après avoir été déposée, la cloche de 340 kg a bénéficié d’un lifting par une entreprise spécialisée. Cette cloche, fondue par Bertrand Rio en 1864, est ornée d’un texte en latin dédié au Saint-patron de l’église et d’un texte en vieux français faisant mention des parrains et marguillers. Pour décor, un Christ en croix, un ostensoir rayonnant, deux anges casqués tenant une lance, des têtes de chérubins, trois fleurs de lys, des palmettes et des mains fines indiquant le sens de la lecture. Une seconde cloche de 700 kilos a été fondue par Gustave Delestan.
A noter également deux armoiries sur les clés de voûte de le nef centrale qui appartiennent au Pape Pie IX et à l’évêque Monseigneur Epivent (entre 1860 et 1863). Ce dernier est probablement à l’origine de la décision de construction de l’église.
En ressortant de l’édifice, vous pouvez vous rendre, en contre bas, au lavoir construit en 1884 et restauré par la municipalité en 2007. C’est le 11 juillet 1847 que l’agent-voyez de 1er classe Brané a ordonné la construction d’un pont en charpente en chêne et maçonnerie sur le ruisseau du Bès.
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