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N°37 : A LA DECOUVERTE DE 4 LAGUNES





Au Pays Morcenais, ça coule de source…Le slogan n’est pas galvaudé, l’eau est partout sur notre territoire : les célèbres sources, les lacs, mais aussi les lagunes. Souvent méconnues du grand public, ces points d’eau sont les témoins de l’âge glaciaire (10.000 ans)..

Nous proposons un dimanche à vélo pour effectuer un circuit et plus précisément rendez-vous est pris à partir du centre de Morcenx pour aller à la découverte de 4 lagunes aux formes originales : Bouzats, Bourouse, Roseaux, La Sablière. On est souvent émerveillé quand, au cours d’une visite, on tombe sur ces réserves naturelles, de forme circulaire ou ovale, dans une dépression peu profonde (de quelques dizaines de centimètres à 1,5m maximum).

Elles sont au nombre de 2.000 environ dans les Landes, et contribuent à l’identité forestière et au patrimoine culturel local. Elles sont alimentées par l’eau de pluie et la nappe phréatique. Elles sont plus ou moins remplies en fonction des saisons, et sont les témoins de l’état de la ressource en eau. Elles présentent souvent un petit bourrelet de sable sur le pourtour et leur fond est plat sans alios. En hiver, lorsque les eaux stagnent, la lagune peut déborder et transformer de vastes espaces en marécage. C’est le fameux et impropre « marais landais ». En été, avec la sécheresse, les touffes de molinie envahissent les lagunes et forment ensuite la tourbe qui en tapisse les fonds.

Si les landais ont choisi de s’installer près des lagunes dès le néolithique puis à l’âge du Bronze, c’est pour tirer avantage de cette biodiversité. Au XIXème siècle, les réserves d’eau servaient à désaltérer les troupeaux de moutons. Elles servaient aussi à la pêche et à la chasse. Les grandes lagunes pouvaient contenir des brochets, mais aussi des anguilles qui depuis la mer ont remonté les cours d’eau douce. On y capturait le canard, les palombes, les bécasses voire même la grue cendrée !

On relève aussi quelques inconvénients à vivre à proximité de ces zones humides: présence de moustiques, de couleuvres ou de sangsues. Les bergers mettaient souvent le feu à la végétation en avril-mai pour éliminer les nuisibles. Au XIXième siècle toujours, un assèchement artificiel des lagunes est mis en oeuvre pour mettre en culture les terres et favoriser la plantation des pins.

Aujourd’hui les lagunes « rescapées » font l’objet d’une protection car elles contribuent à l’équilibre de la lande.

Bonne promenade !


CARNET DE VOYAGE D’UN COUREUR DE LAGUNES


Et pour agrémenter votre visite, nous vous proposons de découvrir un joli texte écrit par les écoliers morcenais dans le cadre d’un projet pédagogique sur le thème des lagunes, publié par le Conseil départemental.


« Il y a de cela bien longtemps, un jeune garçon prénommé Louis habitait seul dans une maison perdue au coeur de la forêt des Landes. Tous les soirs, il allait se promener au bord de la lagune voisine et, sa pigne porte-bonheur en poche, se félicitait de la chance qu’il avait de mener une aussi belle vie.

Or un soir, un serpent monstrueux jaillit de l’eau et effraya Louis qui en laissa tomber la fameuse pigne. Alors plus rien ne fut comme avant. Plus un jour ne passa sans que Louis ne joue de malchance : ses moutons tombèrent malades, victimes de la fièvre ovine véhiculée par une piqûre d’insecte ; la foudre s’abattit sur un pin, lequel s’effondra à son tour sur sa maison ; un sanglier enragé saccagea son potager et détruisit ses provisions de pommes de terre ; il se blessa même gravement en coupant du bois de chauffage.

Un jour, n’en pouvant plus, le pauvre garçon alla se lamenter au bord de la lagune et supplia les dieux de lui rendre sa pigne porte-bonheur. C’est alors qu’une grenouille s’approcha de lui et, apitoyée par son sort, lui proposa d’arpenter les environs pour retrouver la précieuse pomme de pin. Plusieurs semaines passèrent. Chaque soir la grenouille revenait bredouille, au grand désespoir de Louis qui continuait à subir les coups du sort. Enfin, un beau jour, celui de son vingtième anniversaire, la grenouille repéra la pigne solidement accrochée sous une feuille de nénuphar. Mais elle déclara au jeune garçon qu’elle ne la lui remettrait qu’à condition qu’il accepte de l’embrasser en guise de remerciement du service rendu. Louis s’étonna de cette demande mais ne se fit pas prier tant il était heureux de retrouver son porte-bonheur. Il posa ses lèvres sur le museau du batracien et c’est alors que celui-ci se métamorphosa, sous ses yeux, en une ravissante jeune fille. Il apprit qu’un sortilège la retenait prisonnière sous forme de grenouille et qu’elle n’avait encore trouvé personne pour lever le sort. Elle avait été punie pour ne pas avoir aidé une vieille femme dans le besoin. Elle avait compris la leçon et accepté sans se plaindre sa punition.

Et le bonheur revint. Plus de malheur ne s’abattit sur les épaules de Louis, qui prit soin d’attacher sa pigne autour du cou ».

Il tomba amoureux de « sa princesse », comme il l’appelait, et ils vécurent heureux dans leur maison au fond des bois. Grâce à la pomme de pin, ils eurent beaucoup d’enfants… »

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