N°50 : LA PIERRE MYSTÉRIEUSE D'ARJUZANX
- La Nouvelle Morcenx
- 30 mars
- 2 min de lecture

Régulièrement, au bord de la route départementale en direction d’Arjuzanx et de Mont-de-Marsan, plus précisément après le pont du Bès à égal distance avec l’ancienne gare d’Arjuzanx, on peut apercevoir un ou plusieurs véhicules stationnés à proximité d’une barrière en bois. Il n’y a pas de parking dédié à cet endroit. Que viennent faire les visiteurs ? Chercher des champignons, aller à la pêche…? Certains peut-être, mais pas la plupart d’entre-eux.
En fait, après avoir parcouru environ cinquante mètres à droite, au milieu du sentier récemment nettoyé, on peut apercevoir une curiosité patrimoniale que peu de personnes connaissent : habituellement dissimulée par la végétation et les pins, se cache une pierre levée mesurant 3 mètres de haut sur 1,70 mètre de large et 80 centimètres d’épaisseur. Cette pierre n’a pas poussé sur ce terrain à quelques mètres de la route par le fruit du hasard.
Elle aurait été trouvée dans un ruisseau, à moitié enterrée et déplacée ici dans le cadre des travaux de la carrière de lignite. Il s’agit d’un bloc de grès friable (genre alios très dur) qui pourrait provenir d’un niveau aliotique. C’est-à-dire d’une strate du sol indurée et imperméable, souvent de couleur noire ou brune, typique des Landes de Gascogne, qui se forme sous l'action de l'eau dans des podzols généralement sableux.
D’autres blocs plus petits (en moyenne 50 cm x 30 cm) étaient aussi visibles, dispersés dans un rayon d’une centaine de mètres alentour.
La pierre aurait été relevée et placée à cet endroit en 1983 par les ouvriers de la carrière.
Les historiens sont partagés sur l’origine et la fonction de cette pierre façonnée par les mains de l’homme. Elle n’appartient ni à la famille des dolmens connus pour leur vocation funéraire ni à celle des dolmens et les cérémonies qui s’y rattachent.
Certains prétendent qu’elle aurait pu avoir pour mission d’être une borne d’octroi délimitant Arjuzanx qui était la capitale de la baronnie du Brassenx, trait d’union entre la Haute Lande et les pays de l’Adour.
Ces bornes devaient délimiter les zones de l’octroi, un impôt indirect perçu autrefois par les villes sur les marchandises importées sur leur territoire. Une sorte de TVA donc. Elles étaient implantées aux limites communales.
Dans un article publié en 2009 par la Société de Borda, Jean-Claude Merlet fait référence à un menhir christianisé et retaillé selon des informations déjà diffusées en 1977. Une croix gravée sur la pierre tend à confirmer cette hypothèse. Quoi qu’il en soit, la pierre d’Arjuzanx est bien citée dans les inventaires scientifiques mais uniquement dans les rubriques « menhirs douteux ou invérifiables ».
Certains diront « peu importe ». La pierre d’Arjuzanx cultive son mystère et c’est cela qui produit tout son charme… Un petit pèlerinage en milieu sauvage s’impose à ceux qui veulent tenter de percer l’énigme…




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